« Les fables ne sont pas ce qu’elles semblent être / Le plus simple animal nous y tient lieu de maître. » (Jean de La Fontaine)

Fables de Phèdre 195x300 - « Les fables ne sont pas ce qu'elles semblent être / Le plus simple animal nous y tient lieu de maître. » (Jean de La Fontaine)

Phèdre (en latin Caius Iulius Phaedrus ou Phaeder), né vers 14 av. J.-C. et mort vers 50 apr. J.-C., est un fabuliste latin d’origine thrace, affranchi de l’empereur. À peu près le tiers de son œuvre est repris d’Ésope dont il adapte les fables ; mais les deux autres tiers sont issus de son imagination.

 

Tout comme son prédécesseur, Phèdre raconte des histoires d’animaux, mais il met en scène aussi des personnages humains et parmi ceux-ci Ésope. Au total, il composera un recueil intitulé Phaedri Augusti Liberti Fabulae Æsopiae (« Les Fables ésopiques de Phèdre, affranchi d’Auguste ») réparti en 5 livres et contenant 123 fables versifiées. Chaque livre est précédé d’un prologue et suivi d’un épilogue à l’exception du livre I qui ne comporte pas d’épilogue.

 

Dans ce recueil, il opte pour le vers, là où Ésope a choisi la prose. L’auteur latin met d’abord en scène des histoires d’animaux (qui inspireront Jean de La Fontaine), des personnages humains, lui-même, avant de s’en prendre à l’empereur Tibère et à son favori Séjan, ce qui lui vaudra l’exil. Les autres pièces de vers proviennent de sources diverses et de créations originales. Certaines semblent même être tirées de faits divers réels.

 

Phèdre n’atteint pas la gloire littéraire à laquelle il aspirait. Il n’est pas reconnu par ses contemporains qui l’ignorent, ce dont il se plaint dans le prologue du Livre III. Il tombe dans l’anonymat des fabulistes au Moyen Âge et son nom ne sort de l’oubli qu’à la Renaissance avec la découverte d’un manuscrit ancien par les humanistes français Pierre Pithou et François Pithou qui publient en 1596 la première édition des cinq livres.

 

Transmise de façon fragmentaire et incomplète, la presque totalité de son œuvre n’a pu être rétablie qu’après le collationnement de différents manuscrits. Le plus important date du IXsiècle et servit à Pierre Pithou pour son édition de 1596. De l’étude et de la collation des différentes sources, il résulte que la fin du livre I est perdue ainsi qu’une partie du livre V.[1]

 

Agrégée de lettres classiques et docteur en études latines de l’université de Paris Ouest-Nanterre, Estelle Debouy enseigne le grec, le latin et l’informatique littéraire à l’université de Poitiers.

 

Elle a fait paraître sous le titre Fables, aux Éditions Rivages poche, dans la collection « Petite bibliothèque Payot », un choix de textes de Phèdre (« Le loup et l’agneau », « Le renard et la cigogne », « Le loup et le chien »…) qu’elle a préfacés, traduits et annotés, permettant ainsi de redécouvrir une œuvre source de la littérature française.

 

Bernard DELCORD

 

Fables de Phèdre, édition bilingue latin-français, choix des textes, traduction, préface et notes d’Estelle Debouy, illustrations de Grandvlle, Paris, Éditions Rivages poche, collection « Petite bibliothèque Payot », septembre 2018, 265 pp. en noir et blanc au format 11 x 17,1 cm sous couverture brochée en couleurs, 8,50 € (prix France)

[1] Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Ph%C3%A8dre_(fabuliste)

 

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