Toute une boîte de madeleines…

La comtesse Greffulhe - Toute une boîte de madeleines…

Journaliste et historienne, Laure Hillerin (°1949) est notamment l’auteure de La Duchesse de Berry – L’Oiseau rebelle des Bourbons (sélection prix Chateaubriand 2010) et de Proust pour rire – Bréviaire jubilatoire de À la recherche du temps perdu(2016).

Pour son monumental ouvrage biographique intitulé La comtesse Greffulhe – La vraie vie de la muse de Proust paru en 2014 chez Flammarion, ressorti en 2018 en version de poche revue et augmentée chez le même éditeur au sein de la collection « Champs libres », elle a eu accès à un riche fonds d’archives privées inédites, ce qui lui a permis notamment de retrouver et d’adjoindre à son essai un texte de Marcel Proust tout aussi inédit, « Le salon de la comtesse Greffulhe ».

Issue de la noblesse belge et de l’aristocratie française[1], Marie-Joséphine-Anatole-Louise-Élisabeth de Riquet, comtesse de Caraman-Chimay, comtesse Greffulhe, est née le 11 juillet 1860 dans le 7arrondissement de Paris et est morte le 21 août 1952 à Genève (Suisse).

Elle se maria à l’âge de 18 ans avec le comte Henry Greffulhe (1848-1932), seul héritier d’un empire financier et immobilier, un homme brutal, colérique et infidèle, véritable pervers narcissique.

Mécène aussi bien de la science que des arts, elle a servi de modèle à Marcel Proust – qui l’avait aperçue le 27 juin 1892 à un bal chez la princesse de Wagram, née Berthe de Rothschild –, pour le personnage de la duchesse de Guermantes dans À la recherche du temps perdu.

Écoutons l’auteure :

« Elisabeth Greffulhe joua un rôle de premier plan dans le renouveau de la création musicale au tournant du siècle, lança les Ballets russes et apporta un soutien décisif à Marie Curie ou à Édouard Branly.

Courageuse et sans préjugés, la comtesse prit le parti de Dreyfus, tint un salon politique et diplomatique influent, agit pour l’émancipation des femmes.

Rien ne laissera jamais percevoir le mystère et la douloureuse solitude d’une épouse otage d’un mari volage et manipulateur, amoureuse écartelée entre la passion et la raison.

Elle eut sur son époque une influence aussi réelle que méconnue. »

Ajoutons que cette imposante biographie, très étayée et rédigée dans une langue impeccable, se lit comme un roman passionnant.

Chapeau bas…

Bernard DELCORD

La comtesse Greffulhe – La vraie vie de la muse de Proust par Laure Hillerin, édition revue et augmentée, Paris, Éditions Flammarion, collection « Champs libres », août 2018, 597 pp. en noir et blanc au format 11 x 17,8 cm sous couverture brochée en couleurs, 12 € (prix France)


[1] Elle était la fille de Joseph de Riquet de Caraman (1836-1892), 18prince de Chimay, et de Marie de Montesquiou-Fezensac (1834-1884).

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